ETAT DES LIEUX DU PARC IMMOBILIER LOCAL
Les stations des Portes du Soleil font partie des lieux qui comptent le plus de passoires énergétiques en France. En effet, selon les chiffres de PriceHubble, spécialiste des données immobilières, la station de Châtel compterait plus de 80 % de biens classés F et G, devant Les Gets qui en possède plus de 70 %, suivi de Morzine avec une part de près de 60 %.
LES NOUVEAUX EFFETS DU DPE
Comme évoqué dans notre précédent article, le DPE a connu un renouveau depuis la loi climat et résilience, qui introduit de nouvelles contraintes pour les propriétaires de passoires thermiques.
Parmi ces mesures :
► Classification dès 2023 des biens notés G en "logements indécents"
► obligation de rénovation des biens classés G dès janvier 2023, avec impossibilité d'augmenter les loyers tant que ces derniers ne sont pas réalisés (gel des loyers)
► interdiction à la location des biens notés G en 2025, F en 2028, E en 2034
► obligation de réaliser un audit énergétique dès avril 2023 pour les biens mis en vente notés F et G, E en janvier 2025, D en janvier 2034 (coût estimé : de 500 € à 1000 €)
Si les présentes dispositions ne concernent pour le moment que les locations longue durée, la récente intervention du ministre délégué au logement Olivier Klein sur BFMTV puis dans un entretien accordé à Challenges ne laisse plus de place au doute : les loueurs de meublé touristique n'échapperont pas aux restrictions, selon lui. (à partir de 7:13 mn sur la vidéo ci-bas)
INCIDENCES SUR LES INVESTISSEMENTS DANS NOS STATIONS DE SKI
Il est nécessaire ici de rappeler que la majorité des acquéreurs sur notre territoire sont en recherche d'un investissement locatif, que la vocation locative soit prépondérante ou accessoire, dans le but d'amortir sa résidence secondaire.
L'exclusion progressive des passoires thermiques du parc locatif aura donc nécessairement un impact sur notre marché immobilier si la mesure s'étend aux locations saisonnières.
Qui plus est, les banques sont désormais plus attentives au DPE lors du financement, d'autant plus pour un investissement locatif, et prennent maintenant en compte, pour la plupart, le coût des travaux de rénovation nécessaires pour atteindre un meilleur classement énergétique. Une notation inférieure à D pourra alors constituer un frein pour un acquéreur éventuel.
Les négociations, qui jusque-là restaient marginales sur notre secteur au vu de la demande, deviendront certainement plus courantes. Si toutefois le champ d'application de la loi actuelle venait à s'étendre aux locations de courtes durées, peut-être sera-t-il possible d'assister à un phénomène de décôte qui s'empare déjà des villes, mais d'une façon plus modérée en raison des spécificités de notre marché immobilier : du côté vente, les conséquences ne seront pas les mêmes selon s'il s'agit d'un chalet individuel ou d'un appartement, en raison de l'appétence des promoteurs immobiliers pour certains biens anciens dans notre vallée et le potentiel qu'ils représentent ; côté location, les propriétaires de passoires seront dans l'obligation de rénover s'ils souhaitent louer, donc de répercuter ce coût quelque part, en augmentant les loyers ou privilégiant davantage les locations courtes durées.
Articles connexes à consulter :
Texte legislatif de référence : loi climat et résilience 2021, Titre V
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